À Orléans, le passage à la métropole a durement éprouvé les agents de catégorie C. La section CFDT les a placés au cœur de ses priorités et de sa campagne électorale.
Il est sept heures, le jour se lève à peine sur Orléans. Les militants de la section Orléans Ville et Métropole disposent les Thermos, les tracts et les biscuits sur une table pliante à l’entrée du centre technique appelé « le 205 », un vaste entrepôt qui sert à la fois de garage pour les véhicules municipaux, d’espace de stockage de panneaux de signalisation et d’atelier de maintenance. Tout est prêt pour le point café, une rencontre avec les agents du centre programmée dans le cadre de la campagne des élections dans la fonction publique. Employés à la voirie, la fontainerie, l’arrosage ou la signalisation, les agents arrivent les uns après les autres, jettent un coup d’œil aux tracts, échangent poignées de main et nouvelles du jour. Pas de stress : ils ont deux heures devant eux dans le cadre du droit à l’information syndicale, comme la CFDT l’a précisé sur l’invitation punaisée au panneau d’affichage.
Des agents malmenés
Des tournées dans tous les services Une percée chez les cadres Primes et temps de travail, un chantier à ouvrir |
Parmi les sujets qui reviennent en boucle, les conséquences de la métropolisation, encore toute fraîche. La ville d’Orléans et les 22 communes environnantes ont fusionné en une seule structure administrative, la métropole d’Orléans, dont la transformation s’est achevée en 2017. Les compétences de gestion de l’eau et de l’entretien de l’espace public ne sont désormais plus du ressort des communes mais de la métropole. Cette métropolisation, « menée à la hussarde » selon la CFDT, a donné lieu à un grand remue-ménage dû au transfert des personnels des communes vers la métropole. Par endroits, les agents sont tout simplement « mis à disposition » de la métropole, tout en gardant un lien hiérarchique avec leur ancienne commune, tant certains maires ont du mal à renoncer à leurs prérogatives. Des véhicules municipaux, des balayeuses et jusqu’à des pioches seraient jalousement conservées dans les locaux communaux. Les conditions de travail des personnels ouvriers passés à la métropole s’en ressentent, comme en témoignent les agents techniques du 205. « Nous utilisons du matériel obsolète, à la limite de la casse, proteste l’un d’entre eux. Qu’un élu ne veuille pas lâcher un véhicule neuf, acheté tout juste avant la métropolisation, on peut le comprendre, mais ce n’est pas à nous d’en subir les conséquences ! »
La plupart des agents ont été transférés en conservant les droits de leur collectivité d’origine aussi bien en matière de temps de travail que de primes, sans qu’aucune harmonisation n’ait été menée. Les écarts sautent aux yeux, puisque les uns et les autres cohabitent au sein des équipes nouvellement constituées. « Nous avons compté 23 régimes indemnitaires différents, souligne Éric Blanchet, secrétaire de la section CFDT. À poste égal, les agents de la métropole de catégorie C gagnent 500 euros de prime de plus par an que leurs collègues de la ville d’Orléans. »
Les points café permettent à la section d’identifier ces dysfonctionnements et inégalités de traitement. Un agent d’entretien profite ce matin de la présence de la CFDT pour poser une question qui lui tient à cœur. Pourquoi certains collègues ne peuvent-ils plus ouvrir de compte épargne retraite à la métropole ? Un peu perplexes, les représentants CFDT notent la question, ils auront le fin mot de l’histoire quelques jours plus tard. « Le compte épargne-temps existe à la ville, pas à la métropole ; ceux qui ont ouvert un CET…