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Liberté pédagogique au Conseil supérieur de l’éducation

Publié le 15/03/2024

Lors du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du jeudi 14 mars 2024, la Fep-CFDT a revendiqué la liberté pédagogique contre la labellisation des manuels. Elle a aussi soutenu le supérieur privé en dénonçant les abus du lucratif privé. Enfin, elle a demandé des aménagements pour les épreuves de terminales.

La Fep-CFDT s’oppose à la labellisation des manuels

Dans sa déclaration liminaire, la Fep-CFDT revendique la liberté pédagogique des enseignants, propice à l’épanouissement professionnel, à l’innovation, à la différenciation, à l’attractivité du métier, à l’amélioration du service public d’éducation. Elle rappelle ainsi son opposition aux mesures du « Choc des savoirs » qui imposent des outils, des méthodes, des dispositifs. Pour elle, le recours à la labellisation « laisse supposer que, pour le ministère, les enseignants ne sont pas en mesure de choisir un manuel, ni les supports pédagogiques, pas plus que les bonnes méthodes. C’est ne pas reconnaître leurs compétences pour mener les recherches utiles à l’élaboration de leurs cours. C’est plutôt vouloir réduire la liberté pédagogique des enseignants en les transformant en de simples exécutants ». Elle demande « au ministère de faire enfin confiance aux enseignants, experts de l’apprentissage en classe ». Elle souligne enfin « l’importance de la dépense publique nécessaire au financement du changement de tous les manuels. Ces fonds devraient plutôt aller à la préservation et au redéploiement de l’emploi, et à l’attractivité du métier, clefs de voûte de l’amélioration du service public d’éducation, et donc du niveau des élèves ».

Lire l’intégralité de la déclaration liminaire ICI .

Le SGEN-CFDT s'est interrogé sur le pilotage illisible des politiques éducatives, et défend un pilotage dans les établissements : ICI.

La Fep-CFDT soutient le supérieur privé en dénonçant les abus du lucratif

Un grand nombre des formations de premier cycle de l’enseignement supérieur des établissements privés sont proposées sur Parcoursup. La Fep-CFDT a appelé à une plus grande vigilance et surtout à un plus grand contrôle de ces établissements par l’administration.

Concernant ceux qui sont liés à l’État sous contrat d’association avec le ministère de l’Éducation nationale ou labelisés EESPIG (Établissement d'enseignement supérieur privé d'intérêt général) par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, la Fep-CFDT persiste à demander le renforcement des contrôles. Ceux-ci doivent être d’autant plus poussés que les établissements ont obtenu des habilitations de formations sans être sous contrat.

La Fep-CFDT s’est montrée beaucoup plus mitigée concernant les autres formations hors apprentissage ou par apprentissage, qu’elles soient ou non proposées via Parcoursup. En effet, elle a relevé les abus de certains établissements à but lucratif. La loi sur l’apprentissage permet d’offrir 6000 euros par contrat signé, versés uniquement au titre de la première année d’exécution du contrat. Ainsi, c’est une manne financière dans laquelle s’engouffrent certains établissements du privé lucratif. De même, la Fep-CFDT a relevé, dans certains de ces établissements, une opacité voire une arnaque aux diplômes payés chèrement, mais sans réelle valeur.

Pour la Fep-CFDT, ces abus du supérieur privé lucratif sont inadmissibles car ils trompent les étudiants et les familles, et compromettent l’insertion professionnelle des premiers. La Fep-CFDT demande donc au ministère de l’Enseignement supérieur de prendre ses responsabilités pour n’offrir aux étudiantes et étudiants que des formations réelles et de qualités, qu’elles soient publiques ou privées.

vote contre la labellisation

Le CSE vote "contre" la labellisation des manuels

La Fep-CFDT demande des aménagements d’épreuves au bac

La Fep-CFDT et le Sgen-CFDT se sont associés à d’autres syndicats du public pour demander des temps de concertations afin d’aménager les épreuves terminales écrites et orales des baccalauréats généraux et technologiques. En effet, le report à juin des épreuves de spécialité s’est fait en gardant des programmes trop lourds, sans aménagement pour les écrits, ni temps identifiés pour préparer le grand oral. Les équipes enseignantes sont aujourd’hui « pour beaucoup dans l’impossibilité de mener à bien d’ici la fin d’année la préparation de leurs élèves sur l’ensemble du programme pour les épreuves écrites tout en les préparant à l’épreuve orale. Cette situation provoque des difficultés grandissantes dans les classes et des rythmes d’apprentissages qui ne permettent pas une appropriation correcte des savoirs et savoir-faire. Les élèves sont fortement stressés et sous la pression des notes du contrôle continu ».

Lire l’intégralité du vœu ICI