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Lutte contre les violences sexistes et sexuelles : Les syndicats s'engagent

Publié le 05/03/2024

La grande majorité des syndicats de la Fep ont désormais signé la charte de la CFDT destinée à prévenir les violences sexistes et sexuelles en interne.

La CFDT a conçu un dispositif pour prévenir les violences sexistes et sexuelles au sein même de son organisation et agir contre au quotidien. À quoi la signature de la charte, déployée depuis 2020, engage-t-elle les syndicats ? Que leur permet-elle au service de cette lutte ?

Repérer les violences sexistes

Le Code civil définit clairement ce qu’est un agissement sexiste. Est considéré comme tel : « tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. » Une fois cette définition posée, il n’en reste pas moins qu’il peut être difficile d’identifier ce type d’agissements au travail, dans les instances où interviennent les militants et militantes et dans les syndicats eux-mêmes. Ils se cachent en effet très souvent derrière ce que certains et certaines considèrent seulement comme de l’humour lourd et déplacé ou de la drague d’un autre temps.

Le premier rôle de la charte est donc d’outiller les militants et militantes afin qu’ils et elles identifient eux-mêmes ces premiers agissements et en fassent prendre conscience à leur entourage et dans les lieux où ils et elles interviennent. Avant que les violences n’aillent plus loin dans ce que l’on peut appeler un continuum sexiste, jusqu’à des faits de harcèlement ou d’agression sexuelle.

Ce à quoi engage la charte

Pour prévenir les violences sexistes et sexuelles (VSS), la charte invite à communiquer les engagements pris en la signant ; à afficher les valeurs CFDT et les combats contre les VSS que celles-ci supposent dans les espaces de travail ; à adosser ces engagements et cette signature aux statuts et règlements intérieurs des structures. De cette façon, il est possible de sensibiliser de manière approfondie l’ensemble des équipes à ce sujet. Mais c’est surtout un moyen de rendre visibles les référents et référentes VSS : les victimes sauront vers qui se diriger et auront la certitude d’être d’emblée crues.

Pour lutter contre les stéréotypes qui ancrent des comportements inadaptés dans les habitudes de travail et pour prendre en charge les dossiers, les militants et les militantes doivent être sensibilisé·e·s et formé·e·s, et l’action se « professionnaliser ». De cette façon, des cellules et des procédures simples, accessibles et transparentes, peuvent se mettre en place ; et des adresses, identifiées pour recueillir les signalements, être créées.

Accompagnement des équipes

La Fep-CFDT a déjà travaillé le sujet, et ce, depuis 2020, avec les secrétaires générales et généraux de syndicats. Elle propose désormais que son équipe de permanents et permanentes formé·e·s se déplace pour aller à la rencontre des exécutifs et les accompagner dans la prise en charge de ce sujet essentiel. Elles et ils pourront adapter leur module aux besoins des militants et militantes.

Lors de ces rencontres sera présenté le guide d’accompagnement, adopté à l’unanimité par le Bureau national confédéral de janvier : il donne notamment des clés pour recueillir les signalements, mener les enquêtes, prendre des décisions et assurer leur suivi. S’y trouvent aussi des définitions claires concernant les différentes manifestations sexistes et sexuelles, ainsi que des trames de courriers types.