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Contre les inégalités salariales, la Fep-CFDT ne lâche rien

Publié le 02/11/2023

A partir du 7 novembre, à 10h07 les femmes travailleront sans rémunération. Cette date et cette heure symboliques révèlent qu’il y a encore à faire pour lutter contre les inégalités de salaire entre les femmes et les hommes. En participant à la mobilisation impulsée par la fédération CFDT Santé Sociaux, la Fep-CFDT entend montrer que dans les branches de l’enseignement privé et de la formation, il y a encore du travail.

Malgré les avancées législatives, en 2023, les femmes touchent un salaire inférieur de 17% à celui des hommes, à travail égal. Il faut certes agir encore sur la loi au niveau national et international, mais c’est aussi en changeant au quotidien les mentalités que les évolutions pourront être effectives. C’est la raison pour laquelle la Fédération Santé-Sociaux de la CFDT renouvelle son travail de visibilité des métiers où les inégalités sont particulièrement criantes. Dans un Facebook live, elle fait un focus particulier sur le tabou des écarts salariaux, notamment dans les négociations collectives.

Une journée pour rendre visibles les combats contre l’écart salarial femmes/hommes

Ainsi, le 7 novembre, à partir de 10 heures, elle donnera la parole aux sociologues Cécile Guillaume et Sophie Pochic, sous le regard de Béatrice Lestic, secrétaire nationale CFDT en charge des questions d’égalité entre les femmes et les hommes et de mixité au sein de l’organisation. Dans un second temps, à travers des vidéos courtes, 4 fédérations de la CFDT témoigneront de leurs expériences et réussites pour traiter des écarts de salaires. Corinne Leh, secrétaire nationale en charge du suivi des personnels de droit privé des établissements privés sous contrat relevant du ministère de l’éducation nationale (EPNL), a participé à ces témoignages, mettant en lumière le travail syndical de notre Fédération sur le sujet de l’égalité professionnelle. Pour suivre le Facebook live, c’est ici.

La Fep-CFDT agit dans les négociations de branche

La Fep-CFDT porte au cœur de son travail de négociation la préoccupation d’égalité professionnelle. Le travail qui reste à faire est très important dans les quatre branches de droit privé qu’elle couvre.

Au Cneap, un accord de méthode a enfin été signé l’année dernière. Il oblige les partenaires sociaux couvrant les établissements agricoles privés à entrer en discussion prochainement sur le sujet.

Mais c’est dans l’enseignement privé indépendant (EPI) que les écarts salariaux sont le plus importants : 32%. Ce chiffre s’explique notamment par la surreprésentation des femmes dans les emplois moins qualifiés et les emplois à temps partiels. Si le collège employeur n’a pas cédé sur une négociation, la Fep-CFDT a cependant obtenu dans l’EPI quelques dispositions qui visent davantage les conciliations des temps de vie (congé pour enfant malade, formation des cadres dirigeants aux sujets d’égapro, entretien professionnel au retour de congé parental).

C’est seulement dans la branche des organismes de formation que la Fep-CFDT a pu signer un accord égapro en 2020. Mais celui-ci n’est hélas pas contraignant. Il prévoit la prise en compte du congé parental dans le calcul de l’ancienneté et donne des indicateurs comparés dans le panorama de la branche. Si les écarts salariaux s’y réduisent (11,5% à ce jour), de nombreux problèmes subsistent comme le faible nombre de femmes parmi les cadres et les dirigeant.e.s et la question des temps partiels.

Des avancées plus sensibles dans l’EPNL

Dans la branche de l’enseignement privé non lucratif, les écarts salariaux entre les femmes et les hommes sont importants. Il n’existe aucun accord d’entreprise à ce sujet ; les négociations portent essentiellement sur les salaires. Néanmoins, des avancées en faveur des droits des femmes ont vu le jour par des biais détournés, notamment par l’intermédiaire de négociations sur le télétravail. Ainsi, avec accord de l’employeur, les salariées enceintes ou les salarié∙e∙s ayant un ou plusieurs enfants de moins de trois ans ou un∙e enfant en situation de handicap ont désormais le droit de télétravailler un à deux jours par semaine. De plus, le congé parental est maintenant pris en compte pour le calcul de l’ancienneté. Dans le cadre de la révision des classifications, les avancées sont significatives. Un important travail autour des familles de métier permet de requalifier des métiers jusque-là déconsidérés parce que jugés comme faisant en grande partie appel à des compétences « innées » chez les femmes. Ainsi, par exemple, le métier d’ASEM autrefois classé dans la famille des « services » (36 jours de CP par an) est désormais identifié dans la famille « vie scolaire » (51 jours de CP par an) reconnaissant par-là les compétences éducatives mobilisées.

En conclusion, de nombreux métiers restent genrés et c’est un travail interprofessionnel, sociétal et éducatif d’ampleur concernant les classifications et les biais discriminants dans le monde professionnel qu’il faudra entreprendre sous l’égide de la Confédération.

Le témoignage de Corinne Leh en intégralité ici