La fédération CFDT PSTE réaffirme son attachement aux valeurs républicaines et à la laïcité

Publié le 19/10/2020

Vendredi soir, un professeur de collège, Samuel Paty, a été sauvagement assassiné, décapité en pleine rue pour avoir montré ces mêmes dessins dans le cadre d’un cours d’éducation civique sur la liberté d’expression.

Au-delà de l’émotion que provoque chez nous cet acte barbare, au-delà de la tristesse des amis et parents de la victime que nous partageons, au-delà de notre témoignage de soutien à l’ensemble de la communauté enseignante et aux élèves, nous souhaitons réaffirmer notre attachement le plus profond aux valeurs de la république.

Car oui, assassiner un professeur au motif qu’il aurait « blasphémé » c’est s’en prendre aux fondements même de la république et de la démocratie. L’école républicaine et laïque est notre bien commun le plus précieux et il convient de toujours la défendre.

Les agent.es et salarié.es des champs professionnels de la fédération PSTE travaillent au quotidien à la cohésion sociale de notre pays. Mais sans les valeurs républicaines, sans la liberté, l’égalité et la fraternité, cette cohésion n’a pas de sens.

Le terrorisme islamiste se nourrit de nos peurs : c’est sa raison d’être. Par des actes d’une violence inouïe, il cherche à faire plier notre société devant l’obscurantisme. Le terrorisme s’en prend à la démocratie au travers des symboles de notre république : les journalistes, les forces de l’ordre et maintenant les enseignants.

C’est aussi cette valeur si chère à la CFDT, l’émancipation, qui est en jeu. Le dogmatisme et le fanatisme ne peuvent tolérer l’esprit critique et la liberté d’expression qui sont les instruments de cette émancipation. L’objectif de cet obscurantisme c’est bien l’asservissement des hommes et des femmes au nom d’une idéologie totalitaire. Cela nous ne pourrons jamais l’accepter, nous ne pourrons jamais nous y résigner.

En plein procès des attentats de janvier 2015 et quelques semaines après l’attaque près des anciens locaux de Charlie Hebdo, cet assassinat prend à nouveau ses racines dans la diffusion des caricatures de Mahommet.

Ces caricatures, dont les premières ont été publiées au Danemark peu de temps après l’assassinat d’un réalisateur lui aussi accusé d’avoir blasphémé dans l’une de ses œuvres, avaient valu un procès à l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo en 2007, servies à justifier l’incendie de leurs locaux en 2011, puis l’effroyable assassinat de la rédaction du journal en janvier 2015.

Publier ces dessins devient donc un acte militant, un refus de céder à la peur ou même à l’autocensure.

Nous l’affirmons sans ambiguïté : le blasphème, même s’il peut choquer ou offusquer, est un droit dans une république laïque et c’est le principe de ce droit que nous entendons défendre.

Nous devons toutes et tous faire face, uni.e.s autour des valeurs fondamentales de la république et il n’y a pas de place pour les « oui mais »! La fédération PSTE publie les caricatures de Mahommet et appelle l’ensemble de ses adhérent.e.s à relayer cet article et les dessins qui l’illustrent.