[CADRES] Comment agir en entreprise et dans les branches professionnelles pour un développement durable plus soucieux de l’environnement ?

Publié le 09/03/2021 (mis à jour le 14/04/2021)

Quelques idées pour se former à la sobriété énergétique.

Se déplacer à bon escient

Pensons à mettre en place des modes de transport alternatif. Un employeur peut (doit) prendre en charge les frais de trajets de ses salariés lorsqu'ils utilisent un moyen de transport alternatif. Cette prise en charge, appelée forfait mobilités durables, n'est pas obligatoire. C’est pourquoi il faut imposer sa négociation dans un accord collectif d’entreprise. Lorsqu'elle est mise en place, elle est exonérée d'impôt et de cotisations. Là aussi, tout le monde est gagnant : le salarié, qui peut se déplacer avec un bilan carbone nul ou faible et l’entreprise qui offre, à moindre coût, une possibilité de transport alternatif à ses salariés et verdit son image.
Il est souhaitable d’installer dans les parkings d’entreprise des places privilégiées et sécurisées pour les utilisateurs de transports doux. En permettant aux salariés d’utiliser ces mêmes transports pour les déplacements professionnels en ville, cela peut être aussi une source de gain de temps (embouteillages, stationnement…) en prévoyant des casques et autres protections essentielles.
Développons au sein de notre structure ou en partenariat avec d’autres à proximité, une application de co-voiturage.

 

Oeuvrer dans de bonnes conditions

Il faut agir contre les passoires thermiques en sollicitant les directions pour investir dans l’isolation des bâtiments, l’installation de panneaux solaires, de minuteries ou de détecteurs de présences et toute autre réflexion sources d’économie (électricité, consommables, économiseurs d’eau, etc.). Car qui dit passoires thermiques dit mauvaises conditions de travail. Agir sur celles-ci améliore les conditions de travail de tous les salariés, cadres et employés. Dans les Conventions d’Objectifs et de Gestion, au niveau des caisses nationales de sécurité sociale, par exemple, cela doit être une priorité plus clairement affichée. Nous devons agir avec la Confédération pour imposer ces règles dans les futures Conventions d’Objectifs et de Gestion. Ces mesures existent déjà, mais elles ne sont pas à la hauteur des enjeux (actions souvent limitées au économies périphériques, papier, électricité…). Dans les Retraites Complémentaires/IP, il en est de même avec les Contrats d’Objectifs et de Moyens.
En terme d’affichage public, les entreprises ou les organismes ont tout intérêt à être exemplaires dans ce domaine. Mais attention au risque d’en rester au greenwashing, sans volonté d’instaurer une réelle RSE, voire plus une « raison d’être ».
La plantation de végétaux est aussi une bonne idée : rebord de fenêtres, toit végétalisé ; arbres ou parterres végétaux dans les parkings… et pourquoi ne pas créer un potager intra salariés ?

 

S'alimenter plus sainement

Enrichissons la prévention avec la mise en place d’ateliers sur l’impact de l’alimentation ; objectif « consommer plus responsables » et accentuons le développement de circuits courts et/ou bio. Cela peut être instauré en commun avec les instances, sur leur volet prévention.
La vente de paniers de producteurs proches de nos entreprises et livrés sur notre lieu de travail est mis en place dans nombre de structures. Développons un axe qui permet aussi de travailler l’aménagement de nos territoires. Et pourquoi pas installer des ruches sur les toits ? La production pourrait être offerte aux salariés dans le cadre de cadeaux de fin d’année ou un élément de valorisation de l’entreprise en direction de l’écologie.
Votre lieu de restauration est interne à votre entreprise, demandons un ramassage des déchets organiques. Outre l’objectif d’apprendre à trier les déchets, l’organique peut être utilisé pour le compost du futur potager salarial. La boucle est bouclée !

 

Consommer intelligemment

Lors des commandes publiques, il est important d’introduire dans les cahiers des charges des critères environnementaux obligatoires. Ainsi, pour l’achat de voitures de fonctions, il faut privilégier l’achat de véhicules hybrides ou électriques comme l’achat de voitures adaptés en taille et poids. Un SUV n’est pas opportun pour des déplacements urbains !
Lors de vos réunions ou de vos pauses-cafés, choisissons d’utiliser du matériel recyclable et / ou d’investir dans des carafes en verre et des tasses en céramique logotisées à notre structure.
Réfléchissons au concept de réparation avant tout renouvellement du matériel. La CFDT propose d’ailleurs de recentrer le « pacte productif » sur la décarbonation de l’industrie et le plein emploi. Cet effort devrait s’appuyer sur des « contrats de transition écologiques » et par des actions concrètes, notamment sur les chaînes d’approvisionnement des entreprises. La « réparabilité » des produits, ainsi que le recyclage, devraient être des indicateurs mieux pris en compte par les entreprises.
Considérons les déchets comme de futures ressources à valoriser, à la fois pour économiser les ressources de notre planète et pour stimuler notre économie. N’oublions pas que les déchets électriques et électroniques sont très peu collectés voire non recyclés. Pour info, faire durer les équipements numériques de 2 à 4 ans pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50% son bilan environnemental (source ADEME – 2019).

 

Travailler rationnellement

Le déploiement du travail à distance, dès que cela est possible, doit garantir aux salariés de bonnesconditions de télétravail, sans risques de
troubles musculosquelettiques (TMS) ou d’atteintes morales.Incitons les entreprises à limiter les réunions présentielles, en limitant des déplacements improductifs etsource de fatigue. Les cadres sont les premières victimes de la « réunionite » et/ ou de la « visionite ». Ilest important de se réunir, pour discuter projet, mais veillons au bien-être de toutes et tous.
La sociologie des cadres évolue. De plus en plus de jeunes femmes, souvent en charge de famille, accèdent aux postes demanagement et la réduction de déplacement est un facteur de meilleure conciliation entre vie professionnelle et viepersonnelle.
Repensons le digital -versus environnemental- en adoptant de bons réflexes d’envoi de données par exemple. Pour mémo,l’impact de l’envoi d’un mail dépend du poids des pièces jointes mais aussi du nombre de destinataires. Multiplier par 10 lenombre des destinataires d’un mail multiplie par 4 son impact (source : ADEME – 2019). Il est important de le savoir.
Instituons des critères écologies au sein de nos instances : les choix de nos prestataires extérieurs, la destination des voyages,la restauration collective (nourriture bio) doivent intégrer la question du développement durable et celle du bilan carbone ; sans tomber dans un manichéisme primaire. Une charte des élus pourrait être une idée intéressante.
Créons une mission « référent climat ou écologie » dans les entreprises. Rendons visible les efforts environnementaux de notreentreprise. Au niveau des accords collectifs, il faut imposer les Investissements Socialement Responsables (ISR) labellisés par leComité Intersyndical de l’Epargne Salariale dans les accords (Intéressement PERCO, etc.). Ces investissements représententplusieurs milliards d’euros chaque année. La responsabilité de veiller aux ISR reposent sur les délégations CFDT amenées ànégocier les accords et investis dans leurs sections syndicales.

 

Sur toutes ces questions, les cadres peuvent être des « lanceurs d’alerte » utiles auprès des directions

mais aussi force de propositions de la CFDT de l’entreprise ou de la fédération.